Dans / Performance

Atla Louise Vanneste

Une déambulation immersive?

‘Atla’, la nouvelle piece de la chorégrahe Louise Vanneste est présentée comme une déambulation chorégraphique immersive, mais n’ arrive guère à accomplir cette mission.

Atla
Lodie Kardouss La Raffinerie
Kunstenfestivaldesarts
19 mei 2019

Le public s’engage dans un couloir réduit ouvrant sur un vaste espace carré dont le sol et les murs sont recouverts de feutre blanc. Bien que la température soit chaude et douce, la lumière bleutée et les nappes sonores résonnent et apportent une touche polaire à l’ambiance générale.

Au centre, ce qui dans l’obscurité bleutée semble être un grand contenant noir, lourd et massif s’ avère être un ensemble de tapisseries brodées suspendues formant un volume rectangulaire. Cette structure verticale et centrale, amène naturellement le public à tourner autour d’elle.

La dynamique provoquée par ce mouvement rotatif du groupe invite alors à découvrir le reste de l’espace. Un petit amas de poudre blanche au sol avec 3 sacs blancs dans un des coins, un ensemble de néons verticaux dans un autre, des projections vidéo sur certains murs.

Au fur et à mesure de cette exploration, on rencontre six interprètes disséminés dans l’espace: quatre femmes, un homme et un enfant d’une dizaine d’années. Ils sont semblables à nous, mais on les discerne par leurs mouvements chorégraphiés, effectués les yeux fermés.

Soudainement notre état contemplatif et nos dérives psychiques générées par nos errances dans ce dispositif spatial, visuel et sonore, se figent. Découvrir l’espace ne proposait pas d’échange, en revanche rencontrer des performers pose implicitement des questions d’intention et de portée.

Des corps se déplaçant, mêmes discrètement, dans l’espace sont des éléments dont la puissance n’est pas celle de la vidéo, la lumière ou le son. Jusqu’ alors, les vibrations, résonances et projections tentaient de nous faire ressentir l’ expérience, plutôt que de l’ intellectualiser.

Que font ou signifient ces performers avec leurs gestes? 

Mais à présent, où diriger notre attention? Que font ou signifient ces performers avec leurs gestes? Que font ceux qu’on ne voit pas? Où se mettre dans l’espace? Comment lire l’espace redistribué? Ces questions finissent par mobiliser notre attention plus fortement que ce que produisent les performers eux-mêmes.

Deux performers ont néanmoins des activités concrètes. L’une coud le sol avec du fil de couleur et des aiguilles. L’autre déplace le tas de poudre en traçant un chemin au sol. Ces petites activités nocturnes sont étranges mais précises. Elles intriguent car elles portent en elles une dimension poétique.

Néanmoins, il reste difficile de garder son attention sur ces actions puisque l’espace est inondé d'une multitude d'évènements et d'informations. Des vidéos continuent à être projetées sur les murs. L'une d'elles montre le jeune performer marchant torse nu dans les bois, puis on le voit sur les épaules de l’autre performer homme qui lui aussi traverse les bois.

Ensuite, il y a une petite danse qui a lieu entre les néons, tandis qu’une autre image apparaît en vidéo, une mer calme avec un mont à l’horizon, présentée à l’envers. Cet image sera remplacée par un autre visuel aux tons jaunes et bruns, d’ un paysage de cratères remplis d’un liquide opaque. L’échelle est troublante, est-ce un gros plan d’une terre labourée ou un paysage lunaire vu de très loin?

Qu’importe, il est difficile d’établir des connexions entre les différents médiums (images, vidéos, textures sonores synthétiques, vrombissements…) et le langage gestuel qui est spécifique à chacun des danseurs. Ces médiums restent des médiums et ne parviennent pas véritablement à former une synergie sensible ou sensuelle ni à tracer un chemin dans l’imaginaire.

De quoi rendre le public passif, moyennement curieux ou enthousiaste à poursuivre toute déambulation spatiale et peut-être même mentale. Ce n’ est que lorsque les performers quittent l’ un après l’ autre l’ espace que le public se réanime. Quelqu’un se décide à applaudir.

Le texte de présentation d’Alta, et sans doute le but ultime de la pièce, était de “développer un langage singulier et hors norme, avec une attention particulière pour l’expérience du public”. Je ne sais pas à quel point la mission a été accomplie.

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